De nouveaux logements sociaux au Saint-Esprit

En Martinique, le logement social est un enjeu fondamental dans la mesure où il constitue un vecteur d’intégration sociale et qu’il permet de lutter contre la précarité. Or, dans un rapport du Sénat, concernant l’Outre-mer et relatif au Projet de loi de finances pour 2018, on peut lire que dans notre île, le nombre de demandeurs de logements sociaux est de 11 319, et que les besoins par an sont de 1 000 logements. Besoins qui sont loin d’être satisfaits quand on sait que 500 à 600 logements sont construits en moyenne chaque année. Un effort important reste donc à faire alors que la majorité des communes est dans une phase de rattrapage de leur déficit en logements sociaux, en vue d’atteindre la mixité sociale imposée par la loi Solidarité et Renouvellement Urbains (SRU) du 13 décembre 2000. Cette dernière vise en effet à récréer un équilibre social dans chaque territoire et à répondre à la pénurie de logements sociaux. Son article 55 obligeant les communes de plus de 3 500 habitants à respecter des quotas d’au moins 20 % de logements sociaux dans leur parc de résidence principale. Ce taux a été porté à 25 % à l’échéance 2025 par la loi Duflot, relative à la mobilisation du foncier public en faveur du logement et au renforcement des obligations de production du logement social. Puis, plus récemment, la loi Égalité et Citoyenneté du 27 janvier 2017 a révisé les conditions d’exemption des communes du dispositif SRU, pour permettre le recentrage de l’application des obligations SRU sur les territoires sur lesquels la demande de logement social est avérée. Ces nouvelles dispositions permettent ainsi par décret, pris sur proposition de l’intercommunalité d’appartenance et après avis du préfet de région et de la commission nationale SRU, d’exempter les communes où l’application des obligations SRU ne serait pas pertinente.

Le décret donnant la liste des 274 communes exemptées, en 2018 et 2019, de l’obligation de construire des logements sociaux au titre de l’article 55 de la loi SRU, est paru au Journal officiel du 30 décembre 2017. Les sept communes exemptées pour la Martinique sont : les Anses d’Arlet, le Diamant, les Trois Ilets, Basse-Pointe, le Carbet, le Lorrain, le Morne Rouge.

 

Au 1er janvier 2017, le parc locatif social martiniquais comptait 31 803 logements dont :

  • 53,4 % pour la Communauté d’Agglomération du Centre Martinique (CACEM) ;
  • 24,7 %, pour la Communauté d’Agglomération de l’Espace Sud Martinique (CAESM) ;
  • 21,9 %, pour la Communauté d’Agglomération du Pays Nord Martinique (CAP Nord).

 

Si l’Espace Sud vient en deuxième position en ce qui concerne le nombre de logements, il est néanmoins le territoire le plus attractif de la Martinique et connait une croissance de sa population très rapide depuis le début des années 1980. Le rythme de construction y a été aussi plus rapide jusqu’en 2005, comparé à celui des autres territoires, mais depuis il a baissé à l’instar du reste de l’île. Le parc social y reste donc insuffisant alors que l’offre de logements sociaux est très inégalement répartie entre les communes.

Il faut donc saluer la réalisation de la toute nouvelle résidence « La Canopée » par la Société Martiniquaise d’HLM, dans la commune du Saint-Esprit, qui contribue à réduire le retard de la Ville en termes de logements sociaux, celle-ci n’ayant pas encore atteint le taux de réalisation de 25 % imposé par la loi SRU. Le taux actuel n’étant que de 15,20 %. Cette opération, située à la ZAC de l’Avenir, qui a été inaugurée le mercredi 18 avril 2018, constitue la 8ème résidence de la SMHLM implantée sur le territoire de cette commune, l’ensemble totalisant 348 logements. Elle se compose de 54 logements (16 F2 et 38 F3) – dont 14 sont accessibles aux personnes à mobilité réduite – répartis en cinq bâtiments de deux à trois étages. Sécurisée par un portail électrique et vidéophone, elle dispose de 63 places de parking.

Cette opération a aussi fait l’objet d’une expérimentation afin d’améliorer l’occupation du parc et la mixité sociale avec l’accord dérogatoire de l’Etat concernant la réglementation qui prévoit que les loyers soient liés aux modes de financement de la résidence. Il a ainsi été proposé à des locataires de la résidence « La Carreau » (datant de 1979) d’intégrer la résidence « La Canopée », en disposant d’un nouveau logement adapté à la taille de leur foyer, à leurs conditions et à leurs nouveaux besoins, pour un loyer sensiblement équivalent. Cela, afin d’encourager la mobilité permettant une occupation plus juste du parc, tout en répondant aux objectifs de mixité sociale et intergénérationnelle.

Photo « La Canopée », une nouvelle résidence SMHLM à la Z.A.C. de l’Avenir

Source : http://www.smhlm.org/actualites/actualites-de-l-entreprise/39-nouvelle-residence-de-standing-au-st-esprit

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